L’alimentation bio a envahi nos supermarchés et s’est considérablement répandue depuis quelques années. La sensibilisation du consommateur à ce mode d’alimentation plus sain et son intérêt pour ce qu’il trouve dans son assiette est sans doute lié aux différents scandales alimentaires (comme la vache folle, la listeria, les farines animales, les OGM, la salmonellose …) qui ont ponctué les dernières décennies.
L’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) a collaboré à une étude comparant des produits issus de l’agriculture biologique à des produits issus de l’agriculture conventionnelle qui conclut que l’alimentation biologique serait meilleure pour la santé car elle contiendrait moins de produits nocifs.
Pour bien comprendre ce qu’est l’alimentation bio, il est nécessaire de connaître les chemins empruntés pour arriver à l’agriculture biologique, en connaître les principes et les valeurs, les effets sur notre santé mais aussi sur l’environnement et l’économie, les labels qui permettent d’identifier les produits biologiques et le rôle des AMAPs.
L’agriculture biologique prend racine principalement dans des courants de pensées philosophiques mais c’est au début du XXème siècle qu’elle voit réellement le jour. En effet , la biodynamie apparaît pour contrer l’industrie agro-alimentaire alors en plein essor et l’utilisation des engrais chimiques. De la biodynamie émergera l’agriculture biologique.
C’est vers 1840 que sont ébauchées les premières théories sur les bienfaits de l’agriculture biologiques.
Au lendemain de la première guerre mondiale, l’industrie des nitrates utilisés pour la fabrication des explosifs, se reconvertit et se lance dans la production des premiers engrais chimiques de synthèse.
Dans le années 20, le courant de l’agriculture biodynamique a vu le jour. En effet en 1924, en réaction à l’inquiétude générée par les nouvelles méthodes employées dans l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biodynamique apparaît. Les agriculteurs sont notamment préoccupés par les conséquences néfastes de la fertilisation chimique.
Après la seconde guerre mondiale, consommateurs et médecins imputent des cancers et autres maladies aux produits chimiques utilisés en agriculture. En réponse, vers 1947, les principes de l’agriculture biologique sont introduits en France pour une alimentation bio.
En 1981, l’agriculture biologique est reconnue officiellement par les pouvoirs publics français et le grand public. Une Commission Nationale est nommée pour travailler sur l’organisation et le développement de cette agriculture alternative en France. Elle doit établir des cahiers des charges.
En 1985 : Le logo AB est créé pour authentifier les produits biologiques auprès des consommateurs. Les cahiers des charges de l’agriculture biologique sont établis.
En 1991, la Communauté Européenne adopte une réglementation s’inspirant des principes et règles définis par la législation française.
En 1993, le règlement européen est mis en application pour les productions végétales.
En 2000, le règlement européen est mis en application pour les productions animales.
En 2009, un nouveau règlement européen est mis en place concernant l’agriculture biologique qui se substituera progressivement à celui de l’AB.
En 2010, le nouveau logo européen apparaît.
Difficile de parler d’alimentation biologique sans faire référence à l’agro-écologiste Pierre Rabhi qui est l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France. Il nous invite à « reconnaître la valeur sacrée de la terre » et est un fervent défenseur de l’alimentation biologique.
Un produit de l’alimentation bio provient l’agriculture biologique qui n’utilise pas de produits chimiques de synthèse, toxiques et nuisibles pour notre santé.
L’alimentation bio est le résultat d’une méthode de production agricole qui répond à 3 critères importants :
En agriculture biologique, les cultures sont faites dans le respect de l’environnement et des ressources de la terre : bien gérer la fertilité des sols et des ennemis des cultures (ravageurs, insectes, maladies…) par la rotation de cultures, cultiver des produits compatibles avec la qualité des sols et les conditions climatiques, ne pas utiliser de produits chimiques de synthèse (engrais, pesticides, insecticides, herbicides ou régulateurs de croissance…), ni d’OGM.
Le second critère important en agriculture biologique est le respect des animaux. On pratiquera l’élevage d’animaux en leur donnant une alimentation saine et elle-même Bio, en les élevant en plein air en assurant leur santé et leur bien-être, en n’utilisant pas certains médicaments proscrits car jugés nocifs. On ne soigne pas les animaux avec des antibiotiques et des hormones de croissance, mais par homéopathie et phytothérapie.
Le dernier critère est le respect de l’être humain, l’agriculture bio contribue à notre bien être en nous procurant une alimentation bio saine et équilibrée au gré des saisons dans le respect des deux autres critères.
Pour résumer : L’agriculture biologique travaille la terre dans le respect du rythme de la nature et des saisons et de la manière la plus naturelle possible. Elle élève des animaux dont la race est adaptée au terroir et au climat de son lieu d’élevage. Ces pratiques permettent de limiter au maximum notre impact sur l’environnement et de nous fournir une alimentation Bio saine et de qualité.
Attention ! Une tomate peut être bio (produit labellisé AB) et écologique si vous l’achetez chez un producteur local qui en plus d’utiliser une méthode bio (pas de pesticide etc…) fait attention à l’environnement (utilise des chevaux au lieu de tracteur (- d’émission, de CO2), qui évitent les suremballages etc…).
A contrario une tomate bio qui vient d’un autre pays n’est pas forcément écologique car il faut la faire acheminer jusqu’au point de vente (transport en bateau ou en avion (forte émission de co2)), le conditionnement rajoutant des matières supplémentaires non écologiques, etc…
L’alimentation bio est issue de l’agriculture Bio. Voici différentes méthodes naturelles utilisées en agriculture biologique pour préserver les cultures et les terres.
L’agriculture biologique cultive des engrais verts pour augmenter la fertilité du sol de manière naturelle. Elle utilise également des techniques de culture comme le labour ou les rotations de culture qui permettent de reconstituer les sols (nutriments), de garantir leur fertilité et de préserver la biodiversité. Cela réduit également le développement des maladies ou des parasites et la propagation des mauvaises herbes.
En agriculture biologique on a recours au paillage biodégradable, aux cultures qui associent céréales et protéagineux pour optimiser la gestion de la rotation et la production de l’alimentation des animaux.
Les rations alimentaires des animaux sont surveillées de façon à s’assurer que leur alimentation est adaptée et bien équilibrée, l’aromathérapie est utilisée pour préserver la santé des animaux…
L’amendement et la fertilisation des sols se fait avec du compost. En effet l’agriculture biologique fait appel à l’utilisation des ressources naturelles comme le compost ou le fumier en guise d’engrais naturel… On peut utiliser certaines plantes (surtout à l’état de purin) comme engrais naturels, pesticide ou pour lutter contre les indésirables. La fabrication du purin de plante est facile à réaliser. Il suffit de faire macérer pendant une quinzaine de jours la plante préalablement broyée, dans un grand volume d’eau de pluie.
L’odeur du purin de sureau, par exemple, est efficace pour repousser les campagnols.
Le purin d’ortie, quant à lui, élimine les pucerons et est un excellent engrais pour les plantes.
On peut également utiliser le purin comme désherbant. D’autres méthodes naturelles permettent aussi de désherber à la main ou de manière mécanique sans avoir recours à des produits chimiques.
L’agriculture bio pratique le recyclage des matières naturelles organiques.
L’agriculture bio préconise l’introduction d’auxiliaires de culture (qui sont des êtres vivants, comme les oiseaux, les insectes, les champignons…) pour éliminer les ravageurs ou réduire leurs effets.
Pour protéger le potager, on fait appel à des pesticides naturels Bio. On peut par exemple introduire certains insectes dans le potager pour lutter contre certains prédateurs qui ravagent les cultures. Exemple : les larves de coccinelles, une fois adultes, permettront de débarrasser les jardins des pucerons.
On pourra aussi introduire dans le potager, le trichoderma, champignon bénéfique, stimulant la vitalité des plantes et capable d’éradiquer cet autre champignon qui agit sur les légumes en les faisant pourrir prématurément.
Entre autres pratiques, on peut aussi tondre ou couper les mauvaises herbes, désherber par le feu ou la chaleur ou encore bloquer les mauvaises herbes par le paillage.
Le nombre de consommateurs français d’alimentation bio a beaucoup augmenté ces dernières années. Ils seraient 89% à manger bio (ce chiffre comprend les consommateurs occasionnels).
On peut se demander comment reconnaître des fruits et légumes Bio ou l’alimentation bio en général. Ce sont les labels qui permettent d’authentifier les produits bio. Il en existe deux principaux qui posent les bases de l’agriculture biologique, mais il en existe d’autres aux exigences parfois plus strictes.
Difficile lorsque l’on se trouve au beau milieu d’un marché de repérer au premier coup d’œil l’alimentation Bio. Si vous souhaitez manger bio et identifier les produits bios, il existe des labels, apposés sur les emballages des produits bio.
Les labels les plus courants sont le label AB (Agriculture Biologique) et le Label Bio Européen. Ils sont délivrés par des organismes indépendants et impartiaux de certification agréés par les autorités françaises.
La présence du label AB sur l’alimentation Bio garantit qu’il s’agit bien de produits issus de l’agriculture biologique
Le label Bio Européen (ou label «Eurofeuille») doit se substituer peu à peu au Label AB, mais il est moins contraignant que le label AB car par exemple, il autorise la présence de traces accidentelles d’OGM.
D’autres labels ont vu le jour en réaction à cette réglementation plus tolérante et s’engagent à respecter des règles plus strictes. En voici quelques uns avec leurs spécificités :
Ainsi le Label Bio Cohérence est né en 2009 lors de l’alignement des règlements du Label AB sur les règlements européens. La FNAB (fédération nationale d’agriculture biologique), les éleveurs Bio de France, des magasins Bio exigeants estimant que le Label bio européen est trop tolérant et qu’il y a une baisse des exigences du cahier des charges, ont donc créé le Label Bio cohérence aux règles plus strictes.
Le Label Demeter est la certification de l’agriculture biodynamique sur le territoire français.
Ce label international est basé sur l’économie circulaire et l’utilisation des techniques biodynamiques. Il considère qu’une alimentation bio de qualité ne peut provenir que d’une terre en parfaite santé.
Eco-Cert, fondé en 1991, est l’un des organismes de contrôle les plus connus. Le Label Eco cert est une certification reconnue et complète qui allie la réglementation Bio européenne et les règles du commerce équitable.
Bio équitable & Bio Solidaire est un label de l’agriculture biologique française. Il donne l’assurance que la production s’effectue de manière écologique. Le label Bio équitable est utilisé pour les produits issus des produits en provenance des Pays du Sud et le label Bio solidaire est utilisé pour les pays du Nord.
Le label Nature et Progrès provient d’un mouvement associatif et n’est valable qu’en Belgique et en France. Il milite pour le maintien de la biodiversité et l’interdiction de culture des OGM. Il agit en faveur de la production locale, la réduction des transports et le maintien d’une dimension sociale.
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De nombreux troubles de la santé sont causés par la présence d’azote, de métaux lourds, de résidus de pesticides utilisés dans l’agriculture conventionnelle. Concernant les métaux toxiques, il y en aurait 48% de moins dans l’alimentation Bio et il y aurait 4 fois moins pesticides.
Il existe peu d’études complètes pour le confirmer, mais il semblerait que manger bio assure des aliments ayant une meilleure valeur nutritionnelle et soit meilleur pour la santé.
Les personnes exposées longtemps à des produits pesticides sont susceptibles de développer des cancers ou d’autres maladies graves… Les fruits et légumes Bio sont soumis à moins de traitements chimiques, de pesticides, etc… Ils en renferment très peu par rapport aux légumes soumis à ces traitements. En France, il existe une réglementation limitant ou interdisant l’utilisation de certains produits chimiques de synthèse dans l’agriculture afin que nous ne trouvions pas de résidus dans notre alimentation.
Les fruits et légumes Bio s’adaptent à nos besoins en fonction des saisons. Les légumes de saison voyagent peu. L’alimentation Bio est meilleure pour notre santé car les produits cueillis à maturité, sont gorgés de vitamines et de minéraux. Ne voyageant quasiment pas, l’alimentation Bio est donc d’une grande fraîcheur et d’une grande qualité nutritive.
L’alimentation Bio garde non seulement toutes ses qualités énergétiques, mais a aussi meilleur goût. Les fruits ou légumes de saison sont cueillis à maturité ce qui n’est pas le cas des légumes en serre ou provenant de pays étrangers. Ils ont donc plus de goût car ils ont pris le temps de pousser dans le respect de leur temps de croissance. Les fruits et légumes Bio ont des arômes qui ont ainsi pu se développer dans les meilleures conditions possible et ont conservé toutes leurs vitamines. Cependant il faut les consommer rapidement car ils se conservent moins bien.
Manger bio permettrait de lutter contre la maladie. Ils contiennent plus d’antioxydants. Les antioxydants ralentissent le vieillissement de l’organisme et sont excellents pour la santé pour leur efficacité sur la prévention de nombreuses maladies
L’agriculture biologique protège la biodiversité et la qualité de nos sols, de l’eau alors que les engrais chimiques de synthèse a contrario les tuent…
Pour la sauvegarde de notre planète, il est aussi plus écologique de consommer local.
Si les fruits et légumes cultivés sous serre ou à l’étranger, ils doivent être transportés parfois sur de très longues distances, les légumes Bio ont, eux, beaucoup moins de kilomètres à parcourir, il en découle moins d’émission de CO2 donc moins de pollution.
Acheter de l’alimentation Bio peut aussi être un acte militant écologique.
Sur le plan économique, manger bio c’est aussi consommer local et cela présente un double intérêt. D’une part, le transport de marchandise est très coûteux. Parcourir de faibles distances permettra donc de faire baisser les coûts de transport. D’autre part, cela fait travailler des petits producteurs locaux et c’est un excellent soutien de l’économie locale.
Une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) est un groupement de consommateurs et de producteurs déterminé à ne pas supporter la pression exercée par les coopératives agricoles et la grande distribution sur les producteurs. C’est une manière de refuser le modèle existant qui impose de rentrer dans une compétitivité effrénée, des prix très bas et la pratique d’une agriculture intensive.
Pour le consommateur, une AMAP c’est la garantie de consommer une alimentation Bio dans la majorité des cas, avec des aliments frais, de saison. Les producteurs ont souvent la certification Label AB.
Pour le producteur, c’est une garantie de revenu lui permettant de gérer sainement sa ferme.
Les AMAPS sont à l’initiative de cette pratique de plus en plus répandue consistant à acheter à un petit producteur local un panier contenant des produits frais de saison (on ne sait parfois pas ce que l’on trouvera dans le panier : œufs, légumes, fruits, fromages selon les récoltes).
Les Circuits courts sont ainsi privilégiés permettant la réduction de l’impact sur l’environnement, une qualité nutritionnelle des aliments préservée et la garantie d’une alimentation Bio de première fraîcheur.
Les AMAP partagent les mêmes valeurs : la transparence, l’esprit démocratique, la solidarité, le développement local et durable, que l’économie solidaire.
Les AMAP jouent également un rôle dans la préservation de l’environnement, le soutien des jeunes fermiers, la valorisation de l’activité agricole et des emplois.t.
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